lundi 31 janvier 2011

2010 s'envole en fumée


Il en reste le journal de décembre – mais plus pour très longtemps…

dimanche 30 janvier 2011

L'islamolâtrine : la fosse d'aisance des vieux pères Noël gauchistes

Voici ce qu'on peut découvrir entre autres perles, ce matin, chez mes indétrônables Ruminants :

En Palestine, Jordanie, Égypte, au Maghreb, et bien pire en Arabie, des fils de riches existent, oui. Mais les jeunes pauvres y pullulent. Ils n’y deviennent pas pour autant des ‘terroristes islamiques’ potentiels : au mieux ils sont parfois secourus par ‘les Frères musulmans’ le ‘Hamas’, un peu comme les jeunes pauvres de France se faisant secourir par ‘le Secours catholique’, ‘le Secours populaire’ ou ‘les Resto de la faim’, sans se faire embrigader…

Les Frères musulmans comme une sorte de Secours catholique des sables, le Hamas métamorphosé en Resto du cœur de la palmeraie : il n'y manque que le Hezbollah rebaptisé Centre aéré ou Complexe culturel et sportif pour que le tableau soit complet, de l'aveuglement psychiatrique de nos égrotants révolutionnaires de clavier. La Tunisie leur avait déjà donné un sérieux coup de calcaire, l'Égypte va probablement les achever, tout bavochant qu'ils sont déjà devant la jeunesse du monde, perpétuellement re-fantasmée depuis leur stalinisme originel jusqu'à cette phase idéologique terminale : l'islamolâtrine.

Et nous nous quitterons sur le cri plein d'enthousiasme de notre vieux Père Noël gauchiste, lequel à lui seul mériterait les honneurs du blog dédié aux modernœuds – mais on ne peut pas être partout non plus :

Merci les Arabes et sa jeunesse !


Rajout de cinq heures : depuis que ce billet a été écrit, un vent de démence s'est mis à souffler dans les commentaires de l'étable, confirmant les craintes que je formulais plus haut. Dame Clomani notamment semble en pleine crise d'hystéridéologie : ça devient vraiment impressionnant, même les autres semblent avoir désormais la trouille. Une cellule de soutien psychologique serait sans doute la bienvenue. Ou un semi-remorque de camisoles.

Olivier Deprez, nouveau seigneur du Plessis

samedi 29 janvier 2011

Gel momentané des flux temporels

Les gens de mon âge se plaignent communément que le temps aille trop vite ; ils se lamentent de ce qu'il accélère sa course à mesure qu'il leur en reste moins. De toute façon, les gens de mon âge, vous l'aurez noté jeunes gens, se plaignent constamment et de tout, depuis la qualité décroissante du saucisson de montagne jusqu'au nombre d'Arabes vivant dans leur rue de merde – ils sont comme ça. Néanmoins, foin de ces incises, leur principal sujet de chialage, c'est le temps qui s'enfuit sans m'en apercevoir. Il existe pourtant un moyen simple et terriblement efficace de faire passer aux jours toute velléité de fuite, ou au moins d'alentir celle-ci jusqu'à une illusion presque parfaite de gel total.

Il vous suffit pour cela de fumer pendant une quarantaine d'années, puis de cesser brusquement. C'est ce que je me disais ce matin, le nez sur le calendrier de la Poste, constatant que ma dernière cigarette remontait jour pour jour à six semaines – lesquelles m'avaient paru six mois, et encore je dis ça pour faire court. Je calculai alors rapidement que si le phénomène perdurait – une semaine pour un mois – et qu'il me restait disons vingt années “civiles” à vivre, j'allais en réalité mourir à 141 ans selon le nouveau mode d'écoulement temporel. Et à condition de ne pas me remettre au tabac.

Modernœud n'est pas près d'être débarrassé de moi.

vendredi 28 janvier 2011

Toi aussi, deviens une “modèle guerrière alternative” pour voyager aux frais des cons et des onanistes

À Robert Marchenoir


Comment faire pour découvrir le vaste monde quand on est une jeune femme débrouillarde mais sans sou ni maille ? Dans le monde d'avant, il suffisait de trouver un vieux monsieur ayant lui aussi envie de découvrir le vaste monde mais également d'une petite pipe au bivouac. Pas très moral, certes, mais pas bien méchant non plus et assez simple à mettre sur pied. Terminé, tout ça.

Aujourd'hui, pour parvenir au même résultat – faire la touriste à l'œil –, Modernœude doit d'abord se métamorphoser en Modèle guerrière alternative. On notera que la personne en question se qualifie également de modèle vivante (on glisse sur la faute de français…), sans doute par opposition à toutes ces filles qui n'acceptent de poser que mortes, le plus souvent dans des instituts médico-légaux.

Ensuite, il va vous falloir, Mesdemoiselles, bien emballer le produit, pour gommer le côté un peu terre-à-terre des prestations que vous proposez en échange de l'aumône que vous sollicitez. Tout est bien expliqué ici, mais résumons. D'abord, vous ne devez en aucun cas annoncer à vos futurs pigeons que vous avez besoin de leur argent pour vous offrir des vacances au Canada : ils s'enfuiraient à tire-d'ailes et sans retour. Dites que vous voulez traverser l'Atlantique afin de vous y livrer à une performance. Car, en plus d'être un modèle warrior auto-proclamé, vous êtes également une performeuse – c'est essentiel.

À quoi va se résumer votre performance ? À expédier chaque jour une photo de vous, le plus souvent les seins à l'air ou les cuisses savamment dénudées, à vos sponsors onanistes par voie d'internet. (Les petites culottes longuement portées, si prisées des vrais amateurs, passant très mal par internet, nous conseillons aux débutantes de s'en tenir à la photographie.)

C'est tout ? En réalité oui. Mais comme vos commanditaires sont des garçons délicats et facilement effarouchés, il ne faut pas qu'ils aient l'impression de vous avoir donné leur argent uniquement pour pouvoir s'étirer la membrane à heure fixe. Par conséquent, vous devez aussi leur promettre du dérangeant, du provocateur, du rebelle. D'abord en glissant dans le lot quelques photos de vous habillée, « le but étant la performance sans forcément tomber dans l'exhibitionnisme. » En effet, pas forcément. Ensuite, vous devrez leur faire miroiter le partage de vos expériences extrêmes, telles que : déranger les puritains locaux ou, mieux encore, manger local. Du brutal, donc. Et même envisager de vous suivre – en imagination, grâce à vos petits récits décalés – dans vos tentatives de couchsurfing : dingue.

Une fois que vous aurez mis tout cela bien au point, que vous l'aurez fait relayer sur la toile par un ami indulgent ou distrait, vous n'aurez plus qu'à vous bidouiller un compte et à regarder les belles grosses poires épanouies tomber une à une dans votre petit panier Paypal.

La clinique enchantée du bon docteur dxdiag

« De même que les maladies infectieuses ont une histoire, les pathologies psychiatriques évoluent. Au gré des modifications sociétales, les symptômes des désordres mentaux peuvent varier, et il arrive que des maladies nouvelles apparaissent, formes émergentes ou évoluées d’autres troubles. C’est ainsi que depuis quelques années, une forme assez inquiétante de délire s’est mise à toucher nos contemporains : la réalitophobie. »


Pour connaître l'origine, les symptômes et les éventuels traitements de cet inquiétant désordre mental, vous êtes invités à vous rendre sans plus tarder à la clinique du docteur dxdiag – qui ferait vient de se choisir un pseudonyme prononçable, mais c'est une autre affaire.

mercredi 26 janvier 2011

La “pas vraie gauche” c'est chacun de nous

À Nicolas J.


Ils sont marrants, les camarades. À droite, vous ne trouverez jamais de gens capables de s'écharper pendant des semaines ou des mois pour savoir qui parmi eux fait partie de la vraie droite ou pas. À gauche, ça pullule. Ils passent l'essentiel de leur temps à ça : « Moi, j'suis d'la vraie gauche ! Et y a que moi : toi t'es caca bourgeois, étron réformiste, colombin social-dem' ! » Et l'autre repart furieux en grommelant : « Même pas vrai d'abord… » Bref, on sait s'amuser, chez les progressistes.

Il faut noter que, presque toujours, la “pas vraie gauche” (PVG, à partir de maintenant) se situe à la droite de celui qui manie le concept, lequel n'est pertinent qu'à usage strictement interne. Ainsi ne voit-on jamais un Modemeux traiter un UMPiste de PVG, sous prétexte qu'il est plus à droite que lui. Or, il pourrait puisque, pour un représentant de la vraie gauche, un PVG est la même chose qu'un homme de droite. (Vous suivez, c'est bon ?)

Quelles sont les différences essentielles entre un vrai homme de vraie gauche et un membre de la PVG ? Tout d'abord le premier est auto-proclamé tel, tandis que le second est accusé d'être ce qu'il est. Ensuite, le PVG est amené, de temps en temps, à exercer de concrètes responsabilités politiques et, donc, de se plonger les mains dans des trucs pas propres, alors que l'homme de vraie gauche garde toujours ses petites mimines immaculément roses, qu'il aère en gesticulant des bras tout en prenant une grosse voix indignée et moralement pure (seul le vrai homme de gauche sait ce qu'est une voix moralement pure, ne cherchez pas).

Mais parfois les lignes se brouillent, et c'est là que les honnêtes gens rient. De temps à autre, le membre auto-proclamé de la vraie gauche, le distributeur de brevets, l'infligeur de blâmes, voit débouler un type encore plus de vraie gauche que lui. Un humanoïde tellement loin à gauche qu'on ne le discernait même pas, que personne ne s'était avisé de son existence, mais qui surgit dans le paysage et renvoie tout le monde dans la PVG d'un revers d'argument.

C'est la drolatique mésaventure qui vient d'arriver au toujours reluisant CSP. Lui qui venait de blablater sur Céline comme n'importe quel petit-bourgeois bachelier se croit tenu de le faire depuis quelques jours, mais avec cet air de réinventer chaque matin le couteau à beurre qui est la marque de fabrique du camarade, voilà-t-il pas qu'il se fait voler dans les plumes et traiter (en gros) de sous-merde révisionniste et complice du capital-qui-tue par un vrai vrai mec de gauche, c'est-à-dire un maoïste précambrien (l'un des commentateurs de CSP parle de maopathe, ce que je trouve très bien vu), lequel renvoie par contrecoup notre gentil trotskiste dans les rangs honnis des faux vrais hommes de gauche, lesquels – chacun le sait – sont dangereusement proches des cloaques de la PVG. Et le pis pour lui, on le sent bien à ses trépignements, c'est que les maopathes en question le font gicler vers la PVG sans même le citer, sans paraître seulement s'être avisé de son existence ! Terrible…

Il ne reste plus qu'à créer un label spécial, pour assurer la paix de conscience des vrais gens de gauche. Ou une AOC, un truc comme ça. Avec un joli tampon qu'on leur imprimera sur les miches : ça aidera les pandores à les compter dans les manifs.

Le vaillant petit tailleur (de haies)

C'était pour ce matin, pas la moindre place pour le jeu du doute. Après un rapide tour de mes blogo-étables habituelles, sous le titre choisi depuis plusieurs semaines déjà et à dix heures et demie tapantes j'aurais dû écrire le premier mot de la première phrase du premier chapitre. J'aurais dû…

Déjà mon inconscient a très bien rempli son office en ne me faisant percevoir ni le lever de Catherine ni la sonnerie du téléphone un peu plus tard. Résultat de cette vigilance morphéique : je me suis levé à neuf heures et demie dépassées. Mais enfin, en se bousculant un peu, tout restait possible…

Et c'est alors que, bénis des dieux soient-ils, les tailleurs de haie ont débarqué au Plessis, harnachés d'imperméable vert foncé (il pleut à boire debout), tout armés de leurs engins bruyants et rotatifs. Très bruyants : vous avez déjà essayé de commencer un Brigade mondaine tandis que trois inconnus déclenchent un vacarme de tous les diables dans votre jardin, c'est-à-dire à quelques mètres de votre si délicat cerveau créateur ? Non ? Eh bien moi non plus.

mardi 25 janvier 2011

Le peuple palestinien, cette invention européenne

« En 1973 la Communauté européenne contribua à créer un nouveau peuple et un nouveau nationalisme inexistant jusque-là : le palestinisme. Jusqu'en 1973 les Arabes de Palestine se reconnaissaient d'abord comme Arabes dans la Palestine sous mandat britannique puis Jordaniens depuis l'occupation par la Transjordanie de la Judée et Samarie en 1949. (…) La mention d'une spécificité arabo-palestinienne, toujours récusée jusque-là par les nationalistes arabes, survint dans les années 1967-1970 quand la Communauté européenne menée par la France et l'Allemagne s'allia à la Ligue arabe contre Israël par des accords officieux appelés Dialogue Euro-Arabe. Cette démarche ne visait pas à résoudre le conflit israélo-arabe, mais au contraire à le maintenir par la création artificielle d'un peuple qui loin de s'intégrer à la Jordanie-Palestine se vouerait à la destruction d'Israël. (…) La solution consistait à agrandi la Jordanie-Palestine et à procéder à un échange de populations, mais cette formule aurait conduit à la paix avec Israël alors que l'Europe adoptait la formule jihadiste de la paix sans Israël. »

Bat Ye'Or, L'Europe et le spectre du califat, Les provinciales, p. 160-161.

À partir de demain, retour à des lectures moins éprouvantes que celle-ci. On va d'abord se ragaillardir avec l'un des deux fameux livres d'Ernst Kantorowicz, sa biographie de L'Empereur Frédéric II, avant d'enchainer avec l'autre versant de son œuvre : Les Deux Corps du roi. Passer un moment avec le dernier empereur de la dynastie des Hohenstaufen nous changera agréablement des ténèbres jihadiennes étudiées et annoncées par Bat Ye'Or, puisque ce bon Frédéric II mena à bien la sixième croisade et devint roi de Jérusalem…

lundi 24 janvier 2011

La bêtise à front de taureau de certains herbivores


Sans doute pour répondre au souhait de certain opuscule infantilo-sénile (et roulé sous Hessel), ça s'indigne grave, ce matin, dans mon troupeau de bêtes à cornes. Prenant prétexte de la sortie d'un livre de photographies consacrées aux murs, Dame Clomani y va de son brame. Évidemment, dès la première ligne le lecteur doté d'une intelligence moyenne, voire médiocre, sait déjà quel mur va, après les préliminaires d'usage, solliciter toute son attention, constituer à ses yeux le plus insupportable des scandales. Celui qui sépare Israël de ce qu'on appelle généralement la Palestine, bien entendu. Mur édifié à seule fin de brimer, d'opprimer, d'asservir ces malheureux Palestiniens qui, de leur côté de mur, n'aspirent qu'à vivre en paix avec leurs voisins. Car Dame Clomani sait bien, elle, que ce serait vile propagande à relents nauséabonds que de rappeler que les gentils Palestiniens en question ont assez massivement voté pour le Hamas en 2006, lequel Hamas prône tout à fait officiellement la destruction d'Israël et l'instauration d'une dictature islamique sur toute cette région. Font vraiment chier, ces Juifs, à refuser de mourir en silence, ainsi que l'ensemble des pays arabes et de la gauche européenne les y invite depuis déjà un moment.

Si vous vous aventurez dans l'étable, ne manquez pas les commentaires : c'est généralement le plus savoureux, et c'est un work in progress

samedi 22 janvier 2011

Didier Goux invente des mots (même en son absence)

Plutôt qu'islamophobe, terme que je persiste à récuser parce qu'il fait partie de ce que j'appelle les “mots de l'ennemi”, je me définirais volontiers comme islamofuge. Car cette religion, toute guerrière et intolérante qu'elle soit, ne me fait pas peur – contrairement à l'effet qu'elle produit sur les collabobos, ces dhimmis non seulement volontaires mais devançant presque l'appel –; en revanche j'aimerais beaucoup pouvoir l'éloigner le plus possible de moi, des miens, de mon pays, etc. L'éloigner à perte de vue (et d'ouïe).

On notera qu'en plus d'islamofuge, je viens de donner naissance (enfin, je crois…) à collabobo, qui me servira désormais à désigner la frange à la fois la plus atteinte et la plus active en matière d'islamolâtrie du troupeau des modernœuds, celle qui a droit à la tribune pour y prendre la parole. Autrement dit, pour mériter le label collabobo, il ne suffira pas de se prosterner aux pieds de l'envahisseur, il faudra également inviter véhémentement les autres à faire de même, et flétrir à grands cris ceux qui s'y refusent encore.

Et puisqu'on en est à inventer des mots, je ferais volontiers miens ceux forgés par la très-précieuse Cassandre du P.I. : Arabouillards et Blackouillards, bâtis évidemment sur le modèle du si prisé Franchouillard. Il faudrait avec soin, en partant du modèle, définir ce qu'on entend par eux, puis se mettre à les employer couramment et naturellement. Et attendre les réactions, qui ne devraient pas être longues. Ni bienveillantes.

Sur ce, pour cause de visite Emmato-plutonienne, il est probable qu'ayant déserté ce blog dès hier après-midi, juste après avoir programmé ce petit manifeste, je n'y réapparaîtrai guère avant dimanche soir. Et encore, seulement si j'ai dessaoulé d'ici là.

Car rupture de jeûne il y a bel et bien – peut-être d'ailleurs en ce moment même…

vendredi 21 janvier 2011

Ce 21 janvier-là, nous étions nombreux sur l'échafaud

Le 21 janvier est depuis 218 ans un jour funeste. Plus exactement, c'est un jour triste parce qu'il lui arriva d'être funeste voilà 218 ans. Il se trouve encore aujourd'hui quelques décérébrés à cocarde pour se réjouir de l'idée que, sur la future place de la Concorde, à 10 h 22, tombait la tête du roi Louis XVI dans le panier de la guillotine. C'est que cette tête, en chutant, leur a fait perdre l'esprit, et durablement.

Cette décollation matinale a rendu possibles, pensables, les dizaines de milliers qui allaient bientôt suivre, dans ce nouveau massacre des innocents perpétré par les Conventionnels de Robespierre. Elle allait surtout rendre inenvisageable toute réconciliation française, tout pardon, tout oubli ; et faire le lit des impostures haineuses qui se sont succédé à la tête de ce pays, pour le mener au tombeau lui aussi – nous sommes à la grille du cimetière, le chemin ne sera plus très long.

Et c'est pourquoi être habité par un certain sentiment de deuil, tous les 21 janvier qui surviennent, ne relève pas entièrement de je ne sais quel folklore royaliste, ni de la grande kermesse de la France d'avant. C'est prendre acte, une année après l'autre, du crime qui a été commis ; c'est aussi et surtout apprendre à le voir comme un lent et irréversible suicide, solennel malgré le ricanement des carmagnoles.

jeudi 20 janvier 2011

Le casting, c'est de la discrimination décomplexée !

C'est une question que je me suis plusieurs fois posée, et que Balmeyer, en commentaire chez Suzanne, m'a remise en mémoire : comment les responsables de castings – au cinéma notamment – se débrouillent-ils pour obtenir les comédiens qu'ils désirent sans heurter la sensibilité de qui que ce soit, sachant que heurter une sensibilité est à notre époque l'un des innombrables péchés capitaux ? Par exemple, si tel film comporte un personnage d'adolescente laide, obèse et imbaisable, comment rédige-t-on l'annonce, si annonce il y a bien ? Ou bien quel parent présenterait sa progéniture à un casting réclamant un enfant mâle de neuf ans à l'air profondément stupide ? Enfin, vous voyez le problème : si quelqu'un a des lumières à ce sujet, je suis preneur.

Et puis, bien entendu, il y a l'amusant corollaire que les plus mauvais esprits d'entre vous ont déjà commencé d'imaginer : qui, de nos jours, prendra le risque de dire qu'il souhaite engager un Arabe à l'air méchant et n'engager que lui ? Ou un Antillais au sourire stupide ? Un nain particulièrement contrefait ? Une Chinoise du sud repoussante ? Un Caucasien monstru… (ah non, ça, c'est possible). Vous la sentez, la grosse discrimination ? La stigmatisation en 3 D ? Quand j'y pense, je suis bien content de n'avoir pas fait marchand de castings, comme métier.

mercredi 19 janvier 2011

REPENTEZ-VOUS ! clamait Philippulus, le prophète dément

On devrait désormais obliger tous les collabos à se munir de gongs portatifs et à les faire résonner, tel le Philippulus d'Hergé, dès qu'ils ouvrent la bouche : cela ferait un peu de bruit, mais au moins le bon peuple les repérerait plus facilement. Par exemple, ceux-ci :

« Le parti de l'In-nocence admire qu'avec le projet présenté par un certain nombre d'historiens, parmi lesquels Esther Benbassa, Pap Ndyae ou Benjamin Stora, et suggérant l'installation d'un musée de l'esclavage dans l'un des palais de Gabriel sur la place de la Concorde, en l'occurrence l'ancien ministère de la Marine, l'énormité du symptôme névrotique affectant notre malheureux pays s'étale avec une aussi éclatante évidence. Jamais la haine de soi des uns, à merveille combinée avec la haine de l'autre des autres, n'a trouvé à s'exprimer avec tant de concision, à la fois, et tant de sûreté : il ne s'agirait de rien de moins en effet, cette fois, que d'ériger l'un des plus prestigieux monuments du patrimoine français, le plus centralement situé au cœur de la capitale de la Nation, en sanctuaire de la Honte, en temple du crime français, de l'indignité française, du déshonneur français et de la moderne passion française pour implorer le dégoût du monde entier, et d'abord des néo-français. La même conception pourrait amener à faire du palais du Luxembourg un musée de la Saint-Barthélémy, du Grand Palais un dôme de la Terreur et des Invalides un mémorial de la Collaboration, les quatre institutions étant alors confiées à la Réunion des Heures les plus Sombres de notre Histoire (RHSH), siégeant aux Tuileries reconstruites... »

(Intégralité du communiqué.)

J'espère (mais non : je suis sûr !) qu'on aura l'idée d'y faire venir en troupeau les enfants des écoles, afin d'accomplir cette double bonne action : donner aux petits Français le profond et indélébile sentiment de leur indignité d'une part ; et d'autre part, fournir aux jeunes divers un prétexte argumenté et palpable pour haïr un peu plus leurs camarades souchiens.

Par ailleurs, que l'idée d'un tel musée ait germé dans la cervelle de gens n'ayant que le vivre-ensemble à la bouche me donnerait plutôt envie de me taper le cul par terre. Car j'en ai assez de m'attrister à cause de ces méprisables connards.


Addendum n'ayant rien à voir (encore que…) : François Taillandier rend un bel hommage à Jean Dutourd, dont tout le monde semble se foutre, ce qui n'est pas pour me surprendre.

mardi 18 janvier 2011

Je suis croyant mais je me soigne

La semaine dernière, dans Le Parisien.fr, on pouvait apprendre cette excellente nouvelle :

Les élèves infirmiers de Limeil ont des cours pour réussir à concilier la pratique religieuse des patients et les soins. Hier, ils ont découvert les rites musulmans à la mosquée de Créteil.

L'article est à lire ici. C'est un joli petit monument de faux-culterie, à la mode à la mode, à la mode de Modernœud. Car il va de soi que cette “sensibilisation” (obligatoire) que l'on donne désormais aux futurs infirmiers concerne toutes les religions, et certainement pas l'une plus que l'autre, qu'allez-vous penser ! Ainsi, pour bien enfoncer le clou, la collabo de service donne un exemple, probablement celui qui lui est le premier passé par l'esprit parce que le plus courant :

« Si on ne sait pas qu’un orthodoxe fait son signe de croix de droite à gauche, contrairement aux catholiques, l’infirmier ou l’infirmière peut penser que le patient est confus. »

Mais comme nous sommes face à un article d'une objectivité en béton, on nous signale tout de même qu'il se pose d'autres problèmes ; que, par exemple, “pour les uns, pas question d’être examiné par un médecin de sexe masculin”. On aurait plutôt pensé que c'était le cas “pour les unes”, mais non, Le Parisien est formel : c'est pour les uns.

Bref, en une cinquantaine de lignes, un très bel exercice journalistique, sans doute désormais enseigné dans les écoles : comment produire un flot de paroles et feindre d'aborder un problème de front pour mieux l'escamoter, le diluer à fin de noyade.

Et si vous vous demandez à haute voix pourquoi les écoles d'infirmiers ne se soucient que maintenant, en ce début du XXIe siècle, du confort religieux des juifs, orthodoxes et autres bouddhistes dans les hôpitaux de France, c'est parce que vous avez vraiment un esprit de merde, et je ne peux rien pour vous.

lundi 17 janvier 2011

Hier soir, j'ai entendu Muray se marrer


C'est que je me suis contraint à une expérience devant laquelle je renâcle le plus souvent, parce que je suis un garçon assez douillet : j'ai regardé – et même pis : écouté – le journal de huit heures proposé par France 2. On y a parlé assez longuement du chaos tunisien, avec interviews complaisantes de jeunes révolutionnaires enthousiastes qui, le cul bien au chaud dans notre belle France, encourageaient vivement leurs frères restés au pays à aller toujours davantage au casse-pipe (je résume, hein…). Ensuite une ou deux minutes sur le congrès du Front national, parce qu'il était difficile tout de même de s'en abstenir totalement (le présentateur du journal a parlé dans son “chapeau” de la prise de pouvoir de Marine Le Pen…).

Et, enfin, LE sujet du jour, appartenant à cette catégorie dans laquelle la télévision adore barboter sans fin : l'émotion pure, tournant à vide, se contemplant elle-même. C'était bien sûr à l'occasion du retour des corps des deux jeunes hommes tués au Mali il y a quelques jours. Avec l'obscénité compassée qui est la sienne en ces circonstances, la télévision nous a montré à satiété et sous les angles les plus avantageux la douleur “de toute une ville” (mensonge ! je suis bien certain que, dans ce bled dont le nom m'échappe en ce moment, il se trouve de mauvais esprits dans mon genre pour n'en avoir strictement rien à battre de la mort de deux types qu'ils ne connaissaient ni d'Ève ni d'Adam).

Mais bref. À la toute fin de ce torrent de guimauve mortuaire, on nous a appris que, en guise d'hommage aux disparus, les familles avaient souhaité que la traditionnelle et digne minute de silence soit remplacée par une minute de bruit.

C'est à ce moment que le fantôme de Philippe Muray a passé dans les cintres de notre petit théâtre d'éploration, et que je l'ai très nettement entendu ricaner.

La Tunisie comme si vous n'y étiez pas !


Voici ce qu'écrit sur son blog, à propos des événements tunisiens, l'historien spécialiste de l'Afrique Bernard Lugan :

« (…) Le capital image que la Tunisie avait eu tant de mal à constituer est parti en fumée, les touristes attendent d’être évacués et le pays a sombré dans le chaos. Les journalistes français, encore émoustillés à la seule évocation de la « révolution des jasmins » cachent aux robots qui les lisent ou qui les écoutent que le pays est en quasi guerre civile, que les pillages y sont systématiques, que des voyous défoncent les portes des maisons pour piller et violer, que les honnêtes citoyens vivent dans la terreur et qu’ils doivent se former en milices pour défendre leurs biens et assurer la sécurité de leurs familles. Les mêmes nous disent doctement que le danger islamiste n’existe pas. De fait, les seuls leaders politiques qui s’expriment dans les médias français semblent être les responsables du parti communiste tunisien. Nous voilà donc rassurés… (…) »

Le texte intégral est à lire ici.

Mais, au fond, ce qui se passe ou ne se passe pas en Tunisie, quelle importance, n'est-ce pas ? Du moment que les blogueurs de chez nous peuvent s'exciter le poireau en piaillant à la révolution, faire de jolis moulinets avec leurs petits bras pour saluer leur nouveau peuple frère trans-méditerranéen, et taper au passage sur le grand méchant Sarkozy, qu'importent la réalité ou les nuances ? Tout cela sera oublié demain, pour peu que surgisse un nouveau peuple frère, un rédempteur plus frais…

Personnellement, toute ma sympathie va aux six cent mille Tunisiens actuellement stationnés en France. Dont je ne doute pas un instant, vu leur enthousiasme face aux caméras, qu'ils vont avoir à cœur de repasser la Méditerranée toutes affaires cessantes, pour aller eux aussi arroser le jasmin fraîchement éclos sur leur terre. Car à l'instar de l'agriculture la révolution, fût-elle florale, manque toujours de bras.

dimanche 16 janvier 2011

La Mésopotamie, le Monomotapa et le grand méchant loup musulman

Je ne sais plus quel député collabo (était-ce même un député, du reste ? Collabo je suis sûr, mais député ? Enfin bref…) proposait benoîtement, il y a quelque temps, d'offrir en tribut au culte musulman les églises catholiques désaffectées ou en voie de désaffection. L'idée est certes excellente, très vivre-ensemblière, mais elle n'est pas neuve, si l'on en croit Bat Ye'Or, qui, à la page 84 de ses Chrétientés d'Orient entre jihâd et dhimmitude, écrit ceci :

« Dès les débuts de la conquête, les chrétiens avaient dû céder aux musulmans – en Espagne, en Syrie comme dans d'autres provinces conquises – la moitié des églises qui, par la suite de l'afflux des musulmans, devinrent des mosquées. Il était du reste évident que cette cohabitation n'aurait pu durer, compte tenu de l'aversion manifestée par les musulmans pour le culte chrétien. Les prohibitions concernant les cloches, les enterrements, les cérémonies, les constructions d'églises, furent appliquées en Andalousie comme dans tout le dâr al-islâm. »

Un peu plus en amont de ce même livre, l'auteur nous donne l'une des raisons pour lesquelles, après la mort de Mahomet en 632, la conquête par les troupes arabes de la Mésopotamie, de la Syrie et de la Palestine fut si rapide et aisée : c'est que, depuis près de deux siècles, des tribus arabes parcouraient ces contrées, y vivaient en bonne intelligence avec les autochtones, commerçaient avec elles, souvent même se sédentarisaient parmi eux. Mais, dès que les armes parlèrent, toutes ces populations pourtant bien “intégrées” se rallièrent comme un seul bédouin à l'islam conquérant et facilitèrent grandement ses entreprises ravageuses et colonisatrices.

L'histoire est décidément pleine d'enseignements nauséabonds. On a donc bien raison de ne la prendre plus désormais qu'avec des pincettes et de circonscrire son champ à l'étude de ce que la planète a pu compter comme divers et gentils Monomotapa.

PENSEZ BIBI ! (Comme dirait l'autre nase.)


Je sais, c'est mal de se moquer. Mais si on ne peut plus rire le dimanche… Et puis, celui-là est tellement réussi qu'on le croirait inventé par un nauséabond dans mon genre pour dauber sur nos frères africains. Plusieurs perles précieuses par ligne : relisez-moi tout ça et tâchez de n'en manquer aucune !

Merci à Carine, pour ce joyau.

jeudi 13 janvier 2011

La dhimmitude ? Une vraie galéjihade !

J'ai reçu hier l'épais volume de Bat Ye'Or, intitulé Les Chrétientés d'Orient, et sous-titré entre jihad et dhimmitude. Ce dernier mot à été forgé par Béchir Gémayel en 1982, apprend-on dans l'avant-propos, c'est-à-dire par un homme bien placé pour savoir ce que l'on peut attendre des musulmans lorsqu'on est chrétien et, circonstance aggravante, libanais.

Il s'agit là d'un livre d'histoire – et non d'un trac-pamphlet de quelques feuillets comme il s'en vend ces jours-ci – qui tente de comprendre et de retracer plus d'un millénaire de conflits entre l'islam et nous, en mettant en lumière ce que sont véritablement le jihâd et cette fameuse dhimmitude dont Bat Ye'Or a la première défini les aspects généraux ainsi que l'inquiétante permanence.

Pourquoi lire cela ? Parce qu'il est nécessaire, vital, de connaître le mieux possible son ennemi si l'on veut espérer le vaincre un jour – et tout espoir, bizarrement, ne semble pas nous avoir encore complètement désertés. On va bien entendu m'opposer que je me noie dans mon propre délire ardent (ceux qui diront cela sont les mêmes qui continuent de décapiter chaque semaine, depuis soixante ans, l'hydre sans cesse renaissante du fascisme et de l'hitlérisme…), que je prends mes cauchemars guerriers pour des réalités futures. C'est faux : il me semble parler de réalités présentes, même si encore suffisamment discrètes pour se soustraire au regard des myopes. La guerre n'est déjà plus un avenir. Sur ce thème, un court extrait de la préface que Jacques Ellul a écrite pour le livre de Bat Ye'Or, sur lequel il n'est pas très difficile de prévoir que j'aurai l'occasion de revenir, au fil de ma lecture :

« Le monde, Bat Ye'Or le montre à merveille, est divisé en deux : il y a le dâr al-islâm et le dâr al-harb, c'est-à-dire le “pays de l'islam” et le “pays de la guerre”. Ainsi le monde n'est plus divisé en nations, peuples, tribus, etc., non, tout cela est placé en bloc dans le monde de la guerre, c'est-à-dire qu'il n'y a pas d'autres relations possibles avec le monde extérieur que la guerre. La terre appartient à Allah, et il faut que tous les habitants de la terre le reconnaissent ; pour cela, un seul moyen : la guerre. Celle-ci est donc bien une institution, non pas éventuelle, accidentelle, mais constitutive de la pensée, de l'organisation, des structures de ce monde. Il n'y a pas de paix possible avec ce monde de la guerre. Bien entendu on est obligé parfois de s'arrêter, il y a des circonstances où il vaut mieux ne pas faire la guerre. Le Coran le prévoit. Mais cela ne change rien : la guerre reste une institution, c'est-à-dire qu'elle doit reprendre, sitôt que les circonstances le permettent. »

Les circonstances, nous travaillons ardemment à les peaufiner un peu plus chaque matin, en disputant du sexe de nos anges électoraux tout en nous émerveillant de n'apercevoir aucune troupe agressive et armée au-delà de nos remparts. Ce qui est normal puisque les colonnes sont déjà installées intra muros et feignent de s'intéresser elles aussi au sexe de nos anges.

mardi 11 janvier 2011

Mélenchon-Le Pen, le vrai match de 2012

Au fond, savoir qui, de Nicolas Sarkozy ou du candidat socialiste, sera le prochain président de la République n'a pas grand intérêt, et ce n'est pas avec ça qu'on arrivera à me faire soulever une paupière. Car, quel qu'il soit, ce président sera mis en place pour nous vendre plus d'Europe, plus d'immigration, plus d'associations phobophobes, plus de vigilance anti-réel, etc. ; le tout en gérant au mieux l'après-casse définitive de la France moisie – aucun intérêt.

En revanche, ce qui pourrait bien en avoir un, d'intérêt, c'est le match qui va se disputer entre la Marine et le Mélenchon. Là, il va sans doute y avoir de l'authentique castagne et de vraies conséquences à tirer de leurs résultats respectifs, dans la mesure où les deux jouent sur le même terrain et avec des arguments sensiblement équivalents, à deux ou trois détails de surface près. En réalité, la seule différence vraiment primordiale entre eux est que, dans l'état actuel des choses, Marine Le Pen a de très bonnes chances d'accéder au second tour de l'élection présidentielle, quand Jean-Luc Mélenchon n'en a pas la moindre – et c'est presque dommage, pour le sport. Mais, pour le reste, on peut imaginer – et de plus en plus facilement – que la réorganisation du champ politique se fera à partir d'eux, sinon autour d'eux.

Si bien que ce qui va peut-être subsister d'intérêt pour cette élection encore lointaine dépend non pas de la traditionnelle question : Qui va gagner ?, mais de son corollaire, et du corollaire de celui-ci : Qui va perdre ? Et à quel taux ?

Une petite jeune fille de chez nous

Oui, oui, je sais, deux vidéos de suite ça commence à ressembler à un plan feignasse. Mais savoir qu'il existait encore des jeunes filles de 20 ans capables de penser ainsi et de l'exprimer en français, eh bien cela m'a réchauffé le cœur, disons-le. Rien n'est peut-être perdu…


Rassemblement de soutien aux Coptes : Myriam, Riposte Laïque
envoyé par RiposteCatholique. - L'info video en direct.

lundi 10 janvier 2011

Prends Lauzier et tire-toi

En dehors de la vidéo elle-même – même à l'époque où je pensais être de gauche j'aimais déjà beaucoup l'esprit grinçant de Gérard Lauzier, lorsqu'il découpait ses Tranches de vie –, ce qui me réjouit le plus est d'y retrouver la Balasko, devenue depuis la Mama dolorosa des clandestins de tous poils, la fervente adepte du grand aveuglement. M'est avis qu'elle se montrerait moyennement enthousiaste si on lui remettait ce petit numéro de politique-fiction sous le nez, aujourd'hui, vingt-cinq ans après son tournage…


Paris sera toujours Paris
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dimanche 9 janvier 2011

Modernœud, produit de synthèse


Au fond il n'y a pas si loin de l'inquisiteur au révolutionnaire. Le premier torture et brûle les chairs de l'hérétique ou du sorcier, non pour le punir mais pour sauver son âme ; il accomplit un acte de foi (auto da fé). Le second massacre ses ennemis réels ou supposés non pour régner seul et sans partage mais pour instaurer plus rapidement le bien qui doit advenir. Ni l'un ni l'autre ne fait le mal ni ne saurait le faire – et penser le contraire est déjà s'exposer au bûcher ou à la guillotine. La synthèse pateline de ces deux avatars, nous l'avons appelée Modernœud.

samedi 8 janvier 2011

François Mitterrand, dernier roi très-chrétien

« Je crois aux forces de l'esprit et je ne vous quitterai pas » Quel bonheur que cette déclaration du président Mitterrand – je crois bien qu'il l'a prononcée au cours de ses derniers vœux, mais je n'ai pas la patience de vérifier –, que ce splendide aveu de sa foi en l'immortalité de l'âme ! Je n'ai jamais autant aimé cet homme qu'en cette minute-là, jamais à ce point apprécié son sens profond de l'ironie. Car enfin, finir en s'affirmant aussi spirituellement chrétien quand on a porté les espoirs et les valeurs de la gauche pendant plus de trente ans, c'était presque aussi beau et grand que d'avoir toujours refusé de renier son amitié pour René Bousquet, malgré les criasseries des socialo-modernœuds qui, le patron disparu, n'allaient pas tarder à prendre le pouvoir dans les esprits, les reins et les cœurs.

François Mitterrand restera comme le dernier président chrétien de la France, l'ultime et digne successeur des rois catholiques qui ont bâti ce pays, si solidement que ni les Lumières ni même la Révolution n'avaient encore réussi à le détruire : les forces qui se mettent en place s'en chargeront sans doute, avec l'appui des pitoyables caricatures d'homme d'État qui ont succédé à cette grande ombre dont nous célébrons la mémoire en ce jour.

François Mitterrand pouvait exprimer la France dans l'exacte mesure où il émanait d'elle. C'était un homme façonné par sa lumière, les creux de ses paysages, par sa terre – et la terre, elle, ne ment pas. Un Français de race. C'est bien pourquoi nous célébrons un double souvenir aujourd'hui, honorons deux grands disparus : cet homme et la race qui l'a rendu possible. Et que se taisent à jamais les polichinelles qui grimacent et gesticulent autour de leur tombeau commun.

J'ai lu Ellul

Je comptais revenir sur le petit livre de Jacques Ellul dont j'ai parlé un peu hier. Mais, finalement, comme j'ai enchaîné directement avec son Ce que je crois (Grasset), il me semble préférable d'attendre, d'élargir un peu ma vision avant de me risquer, très éventuellement, au commentaire. Voici toujours un court extrait (p. 15) de l'introduction du livre commencé tout à l'heure – passage qui me semble résonner de façon intéressante :

« Un autre aspect du croire fut toujours très important pour moi, celui du “ne pas vouloir croire”, du refus de croire. Un événement survient, je vois clairement se tisser, se combiner les facteurs, un événement pour moi horrible, inacceptable, angoissant ; je vois la conséquence des actes et des décisions des hommes politiques ; je vois la diffusion d'opinions folles et désastreuses dans lesquelles les masses guidées par les médias s'engouffrent sans aucune hésitation, c'est pour moi une tragique certitude, les développements de la situation me paraissent inéluctables, mais dans ma faiblesse à changer quoi que ce soit, je ne veux pas y croire. Je sais que c'est fatal, et je refuse de donner ma croyance. Je ne dirai pas “je ne crois pas que cela arrive”, mais ma pauvre protestation réside dans le refus de croire. Je me revois en 1939, un mois avant la déclaration de guerre, je marchais seul sur une route des environs de Bordeaux et plus je réfléchissais à la situation plus je voyais clairement que la guerre était parfaitement inévitable, alors dans une révolte de tout mon être, j'ai refusé de croire ce dont j'avais acquis hélas la certitude. Et toute ma vie en réalité a été ainsi déchirée, entre la clarté des conséquences néfastes de la situation et mon refus d'y croire, fragile, combien fragile obstacle que je tentais de dresser dans ma détresse contre la force des choses. La seule expression possible est d'avertir, de dire aux autres ce qui risque de survenir, pour qu'ils soient à leur tout mis en garde et qu'ils refusent de croire à la suite heureuse des événements. »

C'est moi qui ai souligné la dernière phrase – je me demande d'ailleurs bien pourquoi.

vendredi 7 janvier 2011

Les trois piliers du conformisme (demandez le programme)

Le petit livre que j'ai sous les yeux, et dont j'ai commencé la lecture il y a un peu plus d'une heure, s'intitule Islam et judéo-christianisme ; il est dû à la plume de Jacques Ellul, dont il constitue en quelque sorte le testament spirituel, ainsi que le souligne dans sa préface Alain Besançon, puisque le texte principal en fut retrouvé dans ses papiers après sa mort, survenue en 1994.

Cet essai d'une cinquantaine de pages a donné son titre à ce billet. Et voici les dernières lignes de son introduction, seule partie déjà lue – Ellul vient d'y parler de l'attirance, proche de la fascination, qu'exerce de nos jours l'islam sur les intellectuels occidentaux, et plus spécifiquement sur les chrétiens :

« (...) Donc, islam, christianisme, religion pour religion. Sans doute ces chrétiens ne sont pas prêts à renier Jésus-Christ, loin de moi ce soupçon ! Mais hormis cela (et il y a eu déjà tant d'autres interprétations de la spécificité du christianisme), ne peut-on trouver un terrain d'entente ? De dialogue au moins ? On a commencé par là, et il faut bien dire que ce fut assez réussi. Il suffit d'estomper certaines particularités, et de ne pas regarder en face le jugement (qui n'a pas changé) des musulmans sur les chrétiens et les juifs. Puis, voici peu d'années on a entrepris (du côté chrétien) de chercher les éléments d'une parenté. Et ce fut finalement assez facile. D'abord, indiscutable, ce sont des religions monothéistes. Ensuite, ce sont des religions du “Livre” : un livre saint de chaque côté, quelle aubaine, quelle base commune ! Enfin, on s'est rappelé que les Arabes descendent d'Ismaël, et par conséquent que nous sommes tous descendants d'Abraham.

« Si j'ai décidé la rédaction de ce petit opuscule, c'est à cause du succès de ces trois arguments, qui attestent la parenté de l'islam et du christianisme. Je vais examiner ces trois principes, et j'espère montrer que c'est du vent, que ces mots ne recouvrent rien. »


Voilà le point où je me suis arrêté, le devoir m'appelant. Mais, déjà, une inquiétude terrible me point : l'auteur de ce mini brûlot ne serait-il pas méchamment islamophobe – donc raciste, ça va de soi –, pour prétendre ainsi semer je ne sais quelle zizanie entre nos frères mahométans et nous ? Je vous tiens au courant, lecture achevée.

jeudi 6 janvier 2011

Mais quel raciste, cet Hassan !

Chaque atome de silence est la chance d'un fruit mûr

Bon, cette fois, j'en ai assez. De vous, de moi, de tout et du reste ; des engueulades de bac à sable qui n'en finissent plus, des accusations de censure au moindre dysfonctionnement de Blogger, des pseudonymes obscurs mais censés être transparents – et par-dessus tout de ma boîte mail qui ne désemplit pas, nuit comme jour. Donc fermeture des commentaires, au moins durant les deux jours que je m'apprête à passer à Levallois. On verra samedi où on en est, après cette petite cure de silence.

mercredi 5 janvier 2011

Ulysse dans la vallée

Du Lys dans la vallée, je gardais le souvenir d'un roman ennuyeux et un peu mièvre, ce qui est loin d'être la norme chez Balzac. Mais, dans la mesure où Alain en parle à plusieurs reprises de façon très élogieuse, dans ce livre, je me suis dit qu'il serait peut-être bon que j'y revienne moi aussi. J'ai fort bien fait.

Je m'attendais à un paysage assez morne et enclosant tout le roman, à une mer étale où le lecteur serait plus ou moins destiné à périr de neurasthénie, privé des sirènes, Calypso ou Circé qui auraient pu venir égayer sa traversée. Et je me suis retrouvé dans un roman autant et plus balzacien que beaucoup d'autres. Car le vent de l'histoire y souffle aussi fort qu'ailleurs, dans cette vallée, et c'est même elle, avec ses inévitables conséquences économiques et sociales, qui prend rapidement la gouverne du récit.

Si, dans le premier tiers, on peut croire à une banale histoire d'amour détachée de tout contexte réel, suspendue au-dessus du sol (encore qu'il faudrait sans doute relire plus attentivement ces cent premières pages), bientôt les événements extérieurs – Cent Jours, Seconde Restauration – prennent la barre et, quelle que soit la force des liens qui les tiennent ensemble, Félix de Vandenesse et Henriette de Mortsauf ne sont plus les maîtres de leur platonique amour : la barre a été saisie par Louis XVIII mais aussi par Napoléon, le premier en appelant le jeune Félix auprès de lui pour l'expédier en mission au profond de la Vendée, le second en lâchant ses policiers à ses trousses. Du reste, dès les premières pages, et contrairement à ce que je disais plus haut, l'histoire est bel et bien là, et elle pèse son poids dans la mesure où l'émigration forcée a profondément altéré le caractère et les humeurs du comte de Mortsauf, lequel a tout pouvoir pour influer sur les rapports que nouent sous ses yeux les amants virtuels. Mais alors, elle est présente en creux, comme quelque chose de déjà survenu et d'achevé.

En même temps que l'histoire, c'est la société tout entière qui fait irruption dans le récit, d'une manière fracassante et superbe, par la longue lettre de recommandation que la comtesse de Mortsauf remet à Vandenesse avant son départ pour Paris et la cour – véritable et pénétrant vade mecum qui fera cruellement défaut, plus tard, au pitoyable Lucien de Rubempré.

Il faudrait aussi, je suppose, parler de Lady Dudley, de la greffe érotique qu'elle représente en cette histoire. Mais, à quatre-vingts pages de la fin, où je suis arrêté, elle n'a toujours pas daigné paraître…

mardi 4 janvier 2011

Elle va être belle, l'union des forces de gauche, au deuxième tour de 2012…

Voici par quoi commence un billet tout en nuances et subtilités, étalé sur ce blog de déments au lait cru et moulés à la louche :

Parfaitement ! Nous sommes nombreux à penser la même chose : le Parti Socialiste n’est ni plus ni moins qu’un parti de salopes, de collabos !

Voilà, voilà. Les socialistes sont donc des salopes et des collabos. Peut-être seulement l'un OU l'autre, ce n'est pas précisé dans la suite du billet, qui mérite un léger détour, si vous avez quelques secondes à perdre et une petite envie de rire.

Je me demande quel genre de discours rassembleur va devoir tenir au second tour de l'élection présidentielle le candidat du parti socialiste, s'il veut convaincre ses “alliés naturels” gauchiatiques de voter pour lui, c'est-à-dire pour une salope et/ou un collabo. Pas gagné…

lundi 3 janvier 2011

Papy fait de la bienpensance

« Et sinon, t'as prévu de faire quoi, toi, en 2011 ? – Ben… comme tout le monde, hein : je m'indigne, pardi ! – Ah ? Et tu t'indignes de quoi ? – Ça, je sais pas encore, il faut que j'aille voir ce que Papy Hessel en dit : c'est lui qui sait contre quoi on doit s'indigner. Il a appris ça quand il faisait résistant, comme métier. – Résistant ? Tu crois qu'il va falloir s'indigner contre les Allemands, alors ? – Mais non, eh, pomme à l'eau ! Tu penses bien qu'il a dû moderniser le truc, notre presque centenaire. Je l'ai pas encore lu, son opuscule, mais je suppose qu'il doit nous y expliquer que Sarkozy rime avec nazi, quoi, en gros. – C'est vrai que ça rime... – Ah ben, dis : c'est quand même un spécialiste, Pépère ! Il sait les reconnaître, lui, les vrais nauséabonds, même quand ils planquent leurs uniformes vert-de-gris pour se déguiser en méchants Israéliens ou en président de la République française : il a l'pif, l'ancêtre… – Ouais, t'as sûrement raison. D'ailleurs, je vais peut-être m'indigner un peu avec toi, tiens… Donc, si j'ai bien compris ce qu'il bavoche, l'arrière-grand-père – tu m'arrêtes si je dis une connerie –, on va faire comme lui en quarante, on va prendre les armes contre l'envahisseur et libérer le territoire ? – Mais t'es con ou tu le fais exprès ? C'est les fascistes qui veulent virer l'envahisseur et libérer le territoire ! L'envahisseur, il est gentil de nos jours, c'est Papy qui le dit ! Et il faut lui faire le meilleur accueil et lui présenter nos excuses. – Nos excuses pour quoi ? – J'sais pas trop : on demandera à Papy, il doit savoir, lui. Dès qu'il a fini de s'indigner, on lui en touche un mot. – Cela dit, je voudrais pas paraître inutilement pessimiste, mais j'ai l'impression qu'à force de s'indigner il est en train de nous avaler son dentier, là… »


(Merci à Cassandre, à qui j'ai emprunté mon titre.)

Novembre est à la bourre


Mais enfin, trois petits jours de retard, pour un mensuel, ce n'est pas non plus le scandale de l'année…

dimanche 2 janvier 2011

Le cadavre de Jean Ferrat bouge encore, et c'est XP qui le secoue


« Quand j’entends la chanson La Montagne, de Jean Ferrat, je me demande à chaque fois s’il s’agit de l’œuvre d’une crapule communiste ordinaire ou d’un frapadingue, en particulier quand il évoque la vinasse des ploucs qui faisait des centenaires… Il s’agit là d’un cas d’école en matière d’atrophie du sens des réalités et de manque de sensibilité artistique, ce qui est au fond la même chose. »


Et si vous voulez savoir ce que le même XP, dans sa grande mansuétude, pense des paysans, il vous suffit de lire le billet dont j'ai tiré le petit paragraphe ci-dessus.

samedi 1 janvier 2011

L'Autriche, ce ne serait peut-être pas si mal, après tout...

À quand, sur la rive gauche de la Seine, ce genre de propos à la tribune ?


On a terminé l'année en beauté


Hier, l'Irremplaçable a parlé au téléphone avec sa fille Adeline qui, vivant depuis quelques années en Espagne, songe très sérieusement à retourner dans son Québec natal. Adeline a là-bas un cousin (en fait elle en a plusieurs, mais celui-là seul nous intéresse aujourd'hui) qui travaille pour le gouvernement provincial et qui lui a appris que, cette année (je parle de 2010...), tous les fonctionnaires avaient reçu la ferme consigne de ne plus terminer leurs courriers et mails “publics” par Joyeux Noël. Ceci afin de ne pas choquer inutilement, par cet étalage d'arrogance chrétienne, l'exquise sensibilité des enturbannés locaux.

Du coup, par chez nous, et en matière d'exil, la cote de Saint-Pierre-et-Miquelon est remontée en flèche.

Je sens que 2011 va battre des records de ridicule, et, en ce 25 mouharram de l'année hégirienne 1432, c'est tout le mal que je vous souhaite, lecteur égaré en ces lieux de vindicative désolation.