dimanche 14 août 2011

Les météorologues sont-ils des communistes old style ?

La question peut paraître surprenante, mais en fait non. Voilà au moins six semaines que ces gens, par le truchement de leurs épouvantails à sourire de la télévision, nous promettent la main sur le cœur que le soleil va réapparaître et les températures se hisser avec leurs petits bras jusqu'aux “normales saisonnières” dès le milieu de la semaine (si on est dimanche) ou encore à partir du prochain week-end (si on est au milieu de la semaine). Et bien que chacun puisse constater qu'il ne se produit rien de tel, les mêmes reviennent avec aplomb, quelques jours après, nous faire la même prédiction pour la semaine suivante, sans une parole de contrition pour leur monumentale gourance.

De fait, ils me rappellent assez bien ces derniers reliquats du stalinisme à la française que j'entendais à la télévision dans les années soixante-dix, et jusqu'assez avant dans la décennie suivante ; lesquels consentaient parfois, du bout du bout de la lippe, à reconnaître que, bon, c'est vrai, tout n'était pas encore parfaitement parfait dans les dictatures chères à leurs belles âmes, mais que l'anticyclone idéologique centré sur la Kolyma n'allait pas tarder à produire ses bienheureux effets, chasser enfin cette grosse dépression bourgeoise stationnaire, que l'avenir radieux était attendu pour le milieu de l'année prochaine et que les libertés individuelles rejoindraient alors tout naturellement les normales saisonnières.

Pendant ces soliloques, cependant, par une sorte de surimpression mentale, on pouvait deviner que les camarades de l'Est, avec cette résignation goguenarde qui les a longtemps caractérisés, s'obstinaient à garder bottes aux pieds et parapluies ouverts. Et je me demande si aujourd'hui Ossis, Polonais, Tchèques et autres Roumains ou Bulgares parviennent tout comme nous à s'intéresser au temps qu'il fera peut-être, eux qui ont vécu durant plus de quarante ans dans un interminable et gigantesque bulletin météo.

11 commentaires:

  1. ce billet est un rayon de soleil, pourtant

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  2. Mais puisqu’ on vous dit que la Terre se réchauffe, bande d' incroyants

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  3. Oui, mais le soleil se refroidit (surtout depuis qu'il sait qu'il n'a plus rendez-vous avec la lune)...

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  4. Le beau temps existe... je l'ai rencontré.

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  5. Quand vous vous réveillerez, vous apprendrez que l'évolution du climat et par conséquent les prévisions météo sont assez dépendantes de la théorie du chaos dans lequel intervient l'attracteur étrange de Lorenz.
    Voila, vous pouvez vous rendormir.

    , "La pluie fait des claquettes",
    Nougaro

    Et Duga

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  6. Et surtout ne vous levez pas : le temps est encore dégueulasse aujourd'hui !

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  7. Même pas vrai : il fait très beau ! Bon, 7° au thermomètre extérieur, d'accord, mais beau tout de même. Si ça se trouve, on pourra même prendre l'apéro dehors, ce soir, avec M. et Mme Fromage plus…

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  8. "sans une parole de contrition pour leur monumentale gourance" : pas besoin, dans la plupart des cas nous avons été prévenus.

    Vous noterez en effet cette extraordinaire invention qu'est l'indice de confiance. Je vous dis qu'il fera beau, tout en vous disant que ce que je vous dis a moins d'une chance sur deux de se réaliser, croyez-moi. Le fameux "ou pas", mais pour adultes. Ce principe est passé comme une lettre à la poste, je tire bas mon chapeau à cet inventeur qui a supprimé le conditionnel. Coluche doit apprécier.

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  9. "Même pas vrai : il fait très beau !"
    Vous ne perdez rien pour attendre : c'est météo-coco qui l'a dit !

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  10. Bon d'accord ! Elle ne l'a peut-être pas dit. Mais elle va le dire.

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La boutique est rouverte… mais les anonymes continueront d'en être impitoyablement expulsés, sans sommation ni motif.