jeudi 16 août 2012

La littérature en cornet et en barquette


En dehors de Verhaeren et Simenon, ma connaissance de la littérature belge ferait honte à un marchand de frites à la sauvette. Or, maintenant que je fréquente des Wallons de haute lignée, il ne m'est plus possible de demeurer dans cette ignorance, sous peine de passer à mes propres yeux pour ce que je suis effectivement ; j'ai donc décidé d'y remédier, ou au moins d'essayer. Comme il faut bien commencer par quelque chose, j'ai opté pour deux livres dont les titres ont le mérite d'être déjà connus de moi : Bruges-la-Morte, de Georges Rodenbach, et Le Chagrin des Belges d'Hugo Claus. Toute suggestion autre sera évidemment la bienvenue.

62 commentaires:

  1. Jetez donc un coup d'oeil sur Jean Ray ou Guelderode (bien que Flamands d'origine) ou, c'est aussi de la littérature, le grand Jacques.

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    1. Ah ! j'ai oublié Ray ! (Je veux dire : parmi ceux que j'ai déjà lus.) Guelderode, j'ai failli l'acheter hier. Quant à Brel, je vous le laisse.

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    2. Excellente idée… vous me (re)donner l'envie aussi…
      Pouvez-vous me conseiller un des (meilleurs) Simenon par exemple ou Ray? Merci

      (J'aime bien le grand Jacques même si je le trouve souvent un peu "pleurnicheur"…)

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    3. C'est qu'il y en a pas mal, des meilleurs Simenon, dites ! En vrac et comme ça me vient :

      – La Neige était sale
      – Les Anneaux de Bicêtre
      – Lettre à mon juge
      – Pedigree (une autobiographie à peine déguisée)
      – Betty
      – Le Chat
      – Les Fantômes du chapelier
      L'Horloger d'Everton
      – Trois chambres à Manhattan
      – Les inconnus dans la maison
      – Le petit saint (assez autobiographique aussi)
      – Le testament Donnadieu
      – La Vérité sur Bébé Donge

      Et, pour se reposer entre deux romans “durs”, n'importe quel Maigret. J'ajoute que, parmi ces titres, ceux qui ont été adaptés au cinéma n'ont généralement pas grand-chose à voir avec cette adaptation. Bonne lecture.

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    4. Pour Jean Ray, je ne le connais pas assez bien : on va attendre patiemment le passage en ces lieux du Seigneur Yanka…

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  2. Et une option de moins sur la Volvo, une !

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    1. Pas d'options à 15 € sur la Volvo…

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    2. Robert Marchenoir16 août 2012 à 13:41

      Pourquoi ? L'idée serait de choper une voiture belge, maintenant ?

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  3. Désolé de ramener votre billet à un film encore une fois,
    mais avez-vous vu Bons baisers de Bruges?
    On y découvre une très jolie ville et le film est plutôt drôle.

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  4. Amélie ! Bon, je plaisante... Encore qu'on peut passer une heure agréable avec Stupeur et tremblements, à fraterniser avec des japonais... Le désordre amoureux, cela se laisse lire aussi...

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  5. Pour ma part, si j'avais un premier livre belge à choisir, il serait " De Trein der traagheid (litt. Le Train de l'inertie) de Johan Daisne ( auteur flamand par contre, histoire de rimer avec catalan ! ), à cause d'un film, ou grâce, je ne sais plus...

    Copié sur wikipédia puis collé ci-dessous :

    La sécheresse d'un synopsis reflète mal l'architecture subtile du film qui joue avec les perceptions changeantes de la réalité — rêve ou pathologie ? —, conduisant imperceptiblement le spectateur du cartésianisme le plus maniaque jusqu'aux confins de l'irrationnel. Cette transcendance du réel situe résolument l'œuvre dans la mouvance du réalisme magique flamand, lui-même lié au surréalisme.

    Aujourd'hui le premier long métrage d'André Delvaux est volontiers présenté comme le « film fondateur du cinéma belge moderne »[1] — un point de rupture un peu à la manière des films pionniers de la Nouvelle Vague française au tournant des années 1960.

    Au moment de sa première apparition à la télévision fin 1965[2], la critique nationale s'était pourtant montrée sceptique, voire réticente. La Libre Belgique lui trouvera par la suite des qualités relatives : « Si L'Homme au crâne rasé n'est pas pour nous un chef-d'œuvre, ni même, ainsi que nous le verrons, une réussite au sens fort du terme, ce n'en est pas moins une création nettement hors du commun ; nous le rangerons sans hésiter parmi les dix films à voir absolument sur les deux ou trois cents fabrications qui inondent, chaque année, le marché mondial. De combien de longs métrages belges peut-on dire autant ? D'aucun à notre connaissance... »[3]. Il est vrai qu'à cette période le cinéma belge ne se renouvelait guère, en dehors du documentaire et du cinéma d'animation, et ce film si différent semble avoir d'abord déconcerté.

    L'accueil a été nettement meilleur à l'étranger, et notamment en France, où le Nouvel Observateur, sous la plume de Michel Cournot, l'a classé parmi les chefs-d'œuvre, allant jusqu'à évoquer Citizen Kane[4].

    En 1968 André Delvaux adaptera à nouveau une œuvre de Johan Daisne sous le titre Un soir, un train.

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  6. On trouve Un soir, Un train sur youtube. Précipitez-vous. Les films complets sur Youtube, ça va, ça vient, avec les interventions des ayants droit...

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  7. Tintin au Congo c'est pas mal mais c'est bourré de fautes d'orthographe. Enfin, plus de la moitié des personnages parle un français plus qu'appromatif, ça finit par être lassant.

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  8. Un poète : Max Elskamp.

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    1. Ah, tiens, je le connais aussi, celui-là !

      Et maintenant c'est la dernière
      Et la voici et toute en noir…

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  9. ... chanté par Julos dans son meilleur album.

    Norge, aussi:

    Tout allait bien. Dieu sommeille
    Et la guerre est en repos.
    Belle amour encore plus belle,
    Ô saisons industrielles,
    Parmi vos grands végétaux :
    Charbons aux fortes prunelles,
    Fers, aciers, métaux,
    Poutrelles.


    Et Suzanne Lilar, sur laquelle Yanka avait écrit un long article.

    Bruges-la-morte, c'est beau. Et en lecture gratuite on the Net.


    Le brouillard indolent de l'automne est épars...
    Il flotte entre les tours comme l'encens qui rêve


    (Rodenbach aussi)

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    1. Ah oui, vous avez raison ! (Pour Suzanne Lilar, veux-je dire.)

      Sinon, d'accord aussi avec votre appréciation beaucarnivore.

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  10. Felicien Marceau, peut-être... Non ? Tant pis

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    1. En fait, je m'aperçois que je connais davantage d'écrivains belges que je ne le dis : c'est simplement que, dans le cas de certains, comme Marceau justement, j'oublie qu'ils sont belges.

      Très emballé, il y a quelques mois, par le Balzac et son monde, de ce Marceau-ci.

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  11. Didier Goux,

    Je crois que vous devriez lire "La petite dame en son jardin de Bruges" de Charles Bertin. Il s'agit d'une autobiographie consacrée à sa grand-mère [désolé: impossible d'écrire en italique ou en caractères gras].

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  12. Cher Didier,

    dans le domaine de la poésie, je vous suggère François Jacqmin "Les saisons", en prose Paul Willems "Blessures". "La déchirure" de Henry Bauchau est très bien aussi. Les "inscriptions" de Scutenaire sont un must. Et beaucoup d'autres livres encore. Ah ! oui, il y a aussi "Dame peinture toujours jeune" de James Ensor. Ce sont seulement quelques suggestions. Mes amitiés. Olivier

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    1. J'en ferai bon usage !

      Tiens, votre intervention me fait penser (si vous êtes bien l'Olivier que je crois que vous êtes) que Catherine doit toujours vous envoyer la photographie de deux certains tableaux, encadrés et accrochés au mur fraîchement repeint de notre salon ; je vais le lui rappeler.

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    2. Cher Didier,

      oui je suis bien l'Olivier de Rogues, si j'ose dire (je prends racine).

      Je verrai avec plaisir les toiles sur fond de mur repeint.

      Amitiés, à vous et à Catherine,
      Olivier

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  13. Je ne connais qu'Émile Verhaeren mais peut être le connaissiez vous déjà?

    C'est aussi par l'entremise d'un belge ami que j'ai connu ce poète belge, il m a fait aussi apprécier, la taverne Bush (brasserie Dubuisson) et ses excellentes bières comme la Cuvée des Trolls ainsi que la très belle ville de Mons.

    Pour le film "Bon baisers de Bruges", je partage l' avis de Pierre, très belle ville que Bruges à visiter absolument.

    Pour les automobiles belges, deux constructeurs existent

    Gillet : un seul modèle en production la vertigo, le site pour esthète:

    http://www.gilletvertigo.com/

    Impéria: devrait être produite du côté de Liège , c'est un véhicule hybride.

    http://www.imperia-auto.be/fr/

    Dans le passé , il y avait la marque Minerva.

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    1. Robert Marchenoir16 août 2012 à 15:45

      Houlà. Ca relègue la Volvo X-Prout machin au rang de poubelle.

      J'aime beaucoup l'Imperia.

      Evidemment c'est un peu cher.

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  14. Simon Leys,évidemment.
    rocardo

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    1. Encore un Belge (lu et relu) que j'avais oublié !

      Finalement, je n'en connais pas mal…

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  15. Robert Marchenoir16 août 2012 à 17:23

    C'est le problème des Belges et des Suisses : on croit qu'ils sont français.

    Voici donc des Suisses géniaux qu'il est absolument impossible de confondre avec des Français. Et d'ailleurs, ils n'ont pas spécialement envie de s'installer à Paris :

    http://www.rts.ch/couleur3/programmes/120-secondes/

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    1. Ah, je constate, Robert, que vous êtes devenu "accroc" de cette émission qui reprendra le 27 août sur les ondes de Couleur 3.

      Tout comme notre "Carine la Mouette", d'ailleurs... mais probablement pas pour les mêmes raisons.

      Je me demande si Didier à jeté un oeil distrait sur "Chapelets d'intransigeance", oeuvre magistrale de mon compatriote Yves Beck ?

      Au pire, il restera toujours Charles-Ferdinand Ramuz ou Jacques Chessex.

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    2. Qu'est-ce que j'ai fait encore ?
      Ah oui, le Vincent, ouahhhh

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  16. "La route de la chapelle" de Louis Paul Boon. Mēme en traduction française, l'ouvrage doit être lu. Il a fortement marqué la littérature flamande.

    Célestin

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  17. Aux grincheux, d'abord : les écrivains belges d'expression française sont considérés comme des écrivains français (en littérature on considère la langue, pas la population du pays ; ainsi, Kafka est un écrivain allemand de nationalité tchèque). Les écrivains flamands d'expression française (Verhaeren, Maeterlinck, Van Lerberghe, Rodenbach, Crommelynck, Eekhoud, Lilar et quelques autres sont considérés comme des écrivains français

    Je crois avoir déjà beaucoup parlé de Marcel Moreau (devenu Français) : c'est le premier de classe de nos lettres. Je ne sais trop quel livre vous conseiller de lui, entre "Kamalalam", essai et quelques-uns de ses récits autobiographiques à l'eau-forte.

    Autre immense bonhomme : Hugo Claus. Je relis de lui chaque année un petit livre parfaitement construit et parfait à tout point de vue : "L'espadon". Ça n'a l'air de rien, mais c'est subtil. Excellent aussi "Belladonna", "La rumeur", "À propos de Dédé", ses nouvelles, son riche théâtre inspiré des Élisabéthain (Claus était un fin connaisseur en cette matière). J'ai tout lu de lui, sauf sa poésie.

    Jean-Claude Pirotte que j'ai essayé de vous vendre à diverses reprises.

    Michel de Ghelderode (né Adémar Martens, nul n'est parfait), qui est l'un de mes maîtres. Son théâtre, fort et féroce ("Escurial", drame en un acte), les contes inquiétants de "Sortilèges" et surtout sa correspondance éditée chez Labor en plusieurs volumes, intéressante principalement à partir du moment où de Ghelderode correspond avec le poète Marcel Wyseur : une langue magnifique de verdeur !

    Simon Leys que vous aviez oublié.

    Charles Bertin, cité, dont je vous recommande son "Les jardins du désert", que j'ai chroniqué voici plus de dix ans sur CritiquesLibres.com : http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/2104

    Un ancien : Charles de Coster et son épopée rabelaisienne, Till Ulenspiegel.

    Un autre ancien, recommandable : Camille Lemonnier.

    Tous les écrits des peintres Ensor et Rops : pur plaisir !

    Henri Michaux que je n'aime pas trop, mais qui n'est pas toujours haïssable. Je n'aime pas trop non plus François Weyergans, mais il est belge et académicien, comme Félicien Marceau.

    J'adore le surréaliste comique Marcel Mariën qui pissait de l'aphorisme comme on pisse par le nez quand on s'est pris la poutre du voisin dans le blair en voulant ramasser la paille tombée de son œil de verre.

    Contemporains : Henry Bauchau, André-Marcel Adamek, Patrick Roegiers. Jacques Sternberg est mort voici quelques années, mais j'avais de la tendresse pour lui.

    Du fantastique Jean Ray j'avais beaucoup aimé "la cité de l'indicible peur" et "Malpertuis".

    Dans le genre prolifique et aventurier : l'inusable Henri Vernes et son héros Bob Morane.

    Marguerite Yourcenar était belge, mon vieux, mais pas Raymond Devos comme tant le croient.

    Le prince de Ligne (Charles-Joseph), of course, qu'admiraient Goethe et Barbey d'Aurevilly, puis Paul Morand.

    Raoul Vaneigem que vous devez ou devriez connaître.

    J'aime bien les contes érotiques de Nadine Monfils, quelques romans de Caroline Lamarche ou de Jean-Philippe Toussaint, voici longtemps déjà. L'essayiste jean-Claude Bologne (son livre sur le mysticisme athée est brillant).

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    1. Robert Marchenoir16 août 2012 à 23:55

      Grincheux ? En quoi est-ce grincheux que de rendre hommage à un pays étranger qui est trop souvent soit ignoré, soit méprisé ?

      Par ailleurs, "on" a bien tort de considérer qu'un écrivain de langue française est automatiquement français.

      Un Québécois n'est pas français même s'il écrit en français. Un Africain a sa propre culture et sa propre identité. Un écrivain anglais est anglais, un écrivain américain est américain. Un écrivain indien qui écrit en anglais est indien.

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    2. Robert, il me semble que l'ordonnance royale de 1628, confirmée par celle du roi Louis XIV en 1664 pour garantir que tout Français établi au Québec, conserverait le droit de retour, la plaine possession de sa citoyenneté et de ses facultés juridiques en Amérique du Nord et dans le royaume, n'a jamais été abrogée par la république.

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    3. Robert Marchenoir17 août 2012 à 14:40

      Ah ? Ben ça risque pas d'impressionner les services d'immigration, à mon avis...

      D'autant que ce sont plutôt les Français qui émigrent au Québec, et pas l'inverse... Même les Français comme vouzémoi rêvent de partir au Québec !

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    4. Il fut un temps où c'était vrai. j'ai eu des envies de foutre le camp chez les caribous. D'autant plus que j'y suis allé régulièrement. Mais bon, j'étais jeune, mu par d'honorables sentiments à l'endroit d'une lointaine petite cousine montréalaise.

      Mais aujourd'hui, c'est fini. Le Québec est en train de devenir une sorte d'enfer à la manière de ce qui semble vouloir se dessiner en Scandinavie. C'est quand même le pays des accommodements raisonnables qui permettent en toute légalité, sur certains points, de créer des exceptions à la loi générale pour complaire à des communautés diverses. Parce que c'est pas bien de discriminer qui que ce soit en raison de son sexe, de son orientation sexuelle, de sa religion, de ses origines, etc.

      Reste un regret pour ce pays magnifique livré à des tarés qui estiment que la charia peut parfois, pour l'instant mais on sait tous où cela mène les exceptions, s'appliquer en lieu et place du droit commun.

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    5. Marchenoir, je veux dire qu'un écrivain belge et francophone appartient à la littérature française au même titre que Proust ou Ramuz ou Beckett ou Bianciotti. "Littérature française" = de langue française, pas forcément de nationalité française. Un écrivain n'a qu'une patrie : sa langue.

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  18. (Suite)

    Évitez Jacqueline Harpman, sauf si vous voulez avoir pitié d'elle et de nous par ricochet. Pierre Mertens est considéré comme le grand écrivain belge contemporain, mais c'est une couillonnade absolue. Poubelle... sauf peut-être son essai sur "Uwe Johnson, le scripteur des murs" et "Les éblouissements" (Prix Médicis 87, biographie romancée de Gottfried Benn, pas lu).

    Chez les Flamands, j'aime les réalistes magiques, dont les œuvres ont inspiré André Delvaux au cinéma. Hubert Lampo et surtout Johan Daisne que Sand a cité. "Un soir, un train", oui, mais ne vous passez pas de lire son "De man die zijn haar kort liet knippen" ("L'homme au crâne rasé"). Ce serait un des 3 livres d'auteurs belges que je vous recommanderais si vous n'en vouliez lire que trois.

    Nous avons fait le tour, et je n'ai pas tout lu.

    Ah oui : si on vous parle de Thomas Gunzig : poubelle !

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  19. J'ai fait plein de fautes et je file me suicider.

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  20. Ah ! Henri Michaux et autres poètes belges (que je tiens dans ma poche)... Igor, ne vous suicidez pas trop vite : il faut tout leur dire d'urgence...

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  21. Cher Ygor, c'est vous, évidemment, que j'attendais. Et je savais que vous arriveriez ce soir. Bon. Pirotte, évidemment ! Je me souviens, comme dirait l'autre barbichu. Je retiens Marcel Moreau. (Pour deux ou trois autres, c'est juste que vous n'avez pas lu les commentaires…)

    Michaux : encore un que je connais, mais dont j'avais oublié qu'il était belge. Sans parler du prince de Ligne, lu et relu.

    Et alors, la honte de la honte de la honte est vraiment d'avoir oublié Yourcenar, lue et relue, évidemment.

    En fait, j'aurais dû dire que quelqu'un (c'est-à-dire vous) m'avait donné envie de lire ces fucking Belges dont je n'avais jamais entendu parler avant de vous connaître. C'eût été plus simple, plus rond.

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    1. Quand même, l'oeuvre de Boon, c'est quelque chose. Etonnant que Yanka n'en parle pas. C'est vrai que c'est un écrivain flamand, néerlandophone, mais Claus aussi...

      Célestin

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  22. Henri Vernes et son Bob Morane. On en avait une belle collection dans la bibliothèque du grenier.
    Un jour je tombe sur la description d'un désert et il me semble la reconnaître.
    Assez rapidement, je retrouve l'autre Bob Morane qui contient la même description, deux pages identiques au mot près. C'était bien avant les traitments de texte.

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  23. Je connais Boon de nom seulement et je ne lis malheureusement pas le flamand.

    Il y a tout de même une littérature ou à tout le moins un esprit belge qui imprègne nos lettres : la verdeur du style et de l'expression, la dérision, l'absurde. À cet égard nous sommes assez proches des Angloys.

    "Le chagrin des Belges", œuvre maîtresse de Claus, n'est pas son meilleur livre à mon goût, peut-être parce qu'avant de lire celui-là, j'en avais lu dix autres de lui, dont "L'Étonnement" qui m'a bluffé. C'est la trilogie Travelingue/Le chemin des écoliers/Uranus + "Au Bon Beurre" manière flamande, en plus profond ou moins franchouillard (Jean Lefèbvre ne joue pas dans les livres de Claus, ni Depardieu). Claus est l'unique écrivain dont je serais éventuellement jaloux. "Pas de psychologie : pure description" est son crédo littéraire. Ses moindres personnages ont une épaisseur historique et mystique, comme si tous étaient des archétypes. C'est troublant, d'autant plus troublant que son style est bref et sans fioriture, limite brutal. Son secret d'écriture, je le cherche depuis au moins 20 ans.

    Je n'ai pas évoqué Norge le poète, ni Scutenaire.

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    1. Pour Boon, en traduction, vous avez "Ma petite guerre". Commencez par ce livre-là (Vous en trouverez un exemplaire pour deux fois rien sur le site Marelibri). Puis, si vous avez aimé, vous lirez "la route de la chapelle" et ensuite "L'été à Ter Muren". Pour moi, l'oeuvre de Boon est l'égale de celle de Claus.

      Célestin

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  24. Je n'oserais pas proposer Jean d'Outremeuse, mais il n'y aura personne pour citer George Chastelain, au moins ?

    Tous des modernoeuds, ici.

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  25. Et qui se souvient encore d'Émile Verhaeren ? Plus belge (et flamand, au demeurant), on est français du 9-3... Ça, c'est de la poésie belge à fumer — de la vraie poésie, une fois, hein ?
    Igor et Didier : corvée de patates (à frittes — frites ?) pendant quinze jours, ça vous apprendra à mépriser la Belgique. (Faites ce que vous voulez avec vos moules)
    Rompez.

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    1. Verhaeren est le premier auteur que Didier cite dans son billet !

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    2. Ygor : je n'ai jamais dit le contraire. Une semaine de corvée de patates en plus pour vous. Ça vous apprendra à vous foutre de ma gueule. Rompez.

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  26. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  27. J'apprends que Youcenar était belge ? Où ça ?

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  28. Cher Didier, il faut lire tout ce que vous propose Yanka mais aussi ce phénomène qu’est Tom Lanoye et son superbe « La langue de ma mère », traduction française de « Sprakeloos » (sans voix). Mais c’est sur scène qu’il faut voir ce Flamand truculent et pudique et l’entendre dans les lectures qu’il en a faites en néerlandais sous-titrées en français. On y pleure de rire et de sanglots douloureux. C’est un descendant en droite ligne de Bosch, de Bruegel, d’Ensor, de Claus.
    Aline
    http://boutique.lesoir.be/la-langue-de-ma-mere-de-tom-lannoye-disponible-le-18-01.html

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  29. Hé bé… Si je suis scrupuleusement les conseils de tout le monde (et il est tentant de le faire), me voici belge pour au moins deux ans, à c't'heure !

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  30. C'est pas pour vous effrayer mais quand vous vous attaquerez à la peinture, attendez-vous au surmenage!
    Aline

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  31. Et si vous vous décidez pour Michel de Ghelderode, tentez le recueil « Sortilèges » plein de récits collants/ poisseux d’angoisse, éreintants comme une moite canicule. Commencez par exemple par ce conte :

    L'histoire envoûtante et comme empoisonnée du «Jardin malade» débute par l'évocation d'un «quartier déshérité» (p.37).Le narrateur est attiré par une maison abandonnée :- «vaste et barlongue
    maison à façade sombre» (ibid.) -, et plus encore par le jardin: «très grand», «profond», «malsain», «impraticable» (p.39), «d'une furieuse luxuriance» (p.50), véritable «fragment de forêt vierge» (p.42), «mur végétal où se devinent des pistes à la place des chemins disparus» (ibid.), ce jardin a comme répudié par l'homme 13. Les forts parfums qui s'en dégagent à la faveur de la chaleur épaisse de l'été plongent le narrateur dans un profond état d'abattement.
    15 aout. Une chaleur tropicale ne cesse de régner. La végétation fume à l'aube et au soir; à midi, elle semble couler, comme une lave verdâtre, l'odeur d'amphithéâtre que dégage la terre gagnant encore en puissance. C'est comme une narcose, à la fin. Mon odorat s'est-il perverti au point que je ne sente plus rien? Ce triomphe estival me tient dans un état de permanente nostalgie, me double de plomb; la lumière excessive m'enveloppe, ainsi qu'un suaire, et les réserves d'ombre que contiennent les chambres où je n'entre que par ennui ne me sont d'aucun secours. Jamais je ne me suis senti si près du vide, de ce néant que reste à mon regard le jardin malade. Il est mon maître; je suis lié à lui, et ses linéaments se tortillent à mes nerfs (p.56).
    (…)
    Quelles herbes, connues des nécromans, fait naître cet humus, et pourquoi cette végétation reste-t-elle moite et suante, comme si la sève ne circulait pas en ses réseaux, mais bien la chamelle putréfaction qu'elle pompe dans ce terroir funéraire? J'imagine que les racines traversent des cages thoraciques; je songe, non sans perversité mentale, à tout ce que le sol peut contenir qu'on ne déblayajamais (p.50).

    http://www.textyles.be/textyles/pdf/10/10-Canvat.pdf

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  32. Suite, même lien:
    « Le spectacle de cette végétation devenue monstrueuse avec l'âge n'est pas sans induire au malaise, même à la crainte, non pour ce qu'elle doit contenir de vie animale, mais pour ce qu'elle exprime de
    vie inéluctable. Les lierres, les glycines, les vignes vierges se livrent un combat de poulpes, étouffant les arbustes et bousculant les murailles (…)
    Il [le chat] était d'une taille extraordinaire, le poil rare, et comme atteint d'une lèpre qui donnait à sa peau des tons morbides, roux, bruns crémeux des murailles avec lesquelles - mimétiquement - il
    se confondait. [...] Toutefois, l'horreur que 'éprouvais à sa vue ne venait pas de sa condition physique. Les croûtes et purulences m'inclinaient plutôt à la pitié; ce sentiment venait de l'expression diabolique de la tête, une tête plate, presque d'un serpent, trouée de prunelles sanguinolentes, par instant dilatées puis s'éteignant dans une sanie blanche (…).
    Je ne cesse d'étudier cette affreuse bête pellagreuse, qu'on dirait cousue dans une peau gluante, avec, sur l'échine, seulement une crête de poils hérissés. Elle inspire l'horreur, autant par son expression cruelle que par son aspect de ruine animale; l'horreur qu'on doit éprouver en avançant dans une jungle où errent des bêtes survivant à la préhistoire. Ce chat me paraît venimeux. Il possède une tête de mort, plastiquement: sans oreille, son crâne comme écorché, la denture découverte. Il semble une chose qui vient d'être déterrée. [...] En vérité, ce qui habite cette peau, je préfère n'y pas songer!... »

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  33. D'abord, merci à Y. YANKA, pour son érudition, pour la remise à l'heure de certaines pendules détraquées, pour son ouverture d'esprit, pour le bon et très attachant Pirotte rencontré à Saumur au salon Livres & Vins il y a une décennie - ça n'étonnera personne - et pour le bon Raoul Vaneigem, évidemment, situationniste de haute volée.

    Est-ce de la littérature ? Non !... dirons certains, mais on s'en tamponne. De tous les Léon qui défrayent le chronique, celui-ci ne manque pas d'intérêt. Alors, en vrac, de Léon Degrelle :

    - Front de l'Est 1941 - 1945 (La Campagne de Russie), La Table Ronde;
    - Appel aux jeunes Européens, Avalon 1992;
    - Mon Chemin de Saint Jacques, Editions de l'Homme libre, 2002;
    (...)

    Les bizuts curieux s'affranchiront de leurs chaînes, de leurs réflexes pavloviens en allant sur les sites ad hoc, qui ne manquent pas, p'tain d'internet !

    " Nous avions lutté pour l'Europe, sa foi, sa civilisation.
    Nous avions été jusqu'au bout de la sincérité et du sacrifice. "

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  34. On trouvera une recension sur la littérature catholique belge dans l'entre-deux-guerres sur le site voxnr.com présentée par Robert Steuckers.

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  35. Vous devriez aimer "Tempo di Roma" d'Alexis Curvers, belle ode à la ville éternelle. Ou alors, dans un registre nettement plus canaille, "Zonzon Pépette" d'André Baillon. Voici des liens vers mes impressions de lecture:

    Tempo di Roma: http://fattorius.over-blog.com/article-comme-un-chirico-levant-le-voile-sur-l-insaisissable-rome-62764385.html

    Zonzon Pépette: http://fattorius.over-blog.com/article-plongee-expressionniste-dans-les-bas-fonds-de-londres-62426122.html

    Vous trouverez également des informations chez la blogueuse Reka de Marécages, qui a organisé un défi "Littérature belge" incitant les personnes intéressées à partager leurs lectures: http://www.marecages.be . Il y a là un récapitulatif où vous devriez trouver à boire et à manger, pour sustenter votre avidité de littérature belge.

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  36. ... et d'autres encore: Louis Scutenaire bien sûr, et aussi Marie de Vivier; vous pouvez avoir un aperçu de ses écrits ici: http://www.fattore.com/CentPagesDamour.htm .

    Bonne lecture!

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  37. Je vous invite à lire mon étude gratuite et en ligne de Bruges-la-Morte que j'ai intitulée Le Secret de Bruges-la-Morte. Un des romans les plus ésotériques de la Littérature française (Rose+Croix). Son tombeau au Père-Lachaise vaut le détour.
    N'oubliez pas le poète Henri Michaux (Pléiade !), même s'il a renié la Belgique par la suite (il n'avait pas tort) pour devenir français.
    Et son ami Norge (Gallimard-Poésie).
    Merci de vous intéresser aux "Belges", les véritables vaincus de Waterloo (Flamands et Wallons).

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La boutique est rouverte… mais les anonymes continueront d'en être impitoyablement expulsés, sans sommation ni motif.